Rescapée du goulag chinois, Gulbahar Haitiwaji témoigne des horreurs subies


Gulbahar Haitiwaji, réchappée d'un des camps de «rééducation» où le régime communiste chinois déporte et torture la minorité turcophone et musulmane du Xinjiang, vit aujourd'hui en France et témoigne des horreurs qu'elle a subies, à l'instar d'un million de Ouïgours.

Ses cauchemars persistants sont peuplés de policiers hurlant et de prisonnières implorant…

… Gulbahar a survécu à l’enfer du goulag. Elle revient d'un camp de «rééducation» du Xinjiang, en Chine. Elle est la première Ouïgoure libérée et rapatriée en France par le Quai d'Orsay. La première à faire entendre sa voix dans un livre (l).


Au Xinjiang, cette province à l'extrême ouest du pays, les Ouïgours comme elle subissent la répression intraitable du PCC. À ce jour, Amnesty International et Human Rights Watch estiment qu'au moins un million d'entre eux ont été déportés dans des camps de concentration. Le Xinjiang où vit cette ethnie minoritaire musulmane et turcophone, ce territoire riche en gaz et en pétrole, constitue l'un des axes majeurs des nouvelles routes de la soie. Sans lui, le faramineux projet économique ne pourrait voir le jour. « Xi Jinping veut un Xinjiang apaisé de ses tensions culturelles. En somme, il veut le Xinjiang sans les Ouïgours », résume Gulbahar.


Des centaines d'heures d’interrogatoire

Pendant trois ans, elle a enduré la violence de policiers, la torture, le froid, la faim, la lumière aveuglante du néon blanc de cellules glacées ou étouffantes, selon les saisons. Les chaînes aux pieds. Dans ces «écoles», la propagande acharnée s'est abattue sur Gulbahar et ses codétenues, les poussant jusqu'aux portes de la folie…

Gulbahar est aspirée jusqu'à l'épicentre de la répression. On l'envoie dans un complexe carcéral sans âme, sans fenêtres, aux plafonds recouverts de néons aveuglants…

Gulbahar a compris que ce qu’elle avait vu, ce qu’elle avait vécu, était un génocide culturel. Elle a éprouvé le besoin de témoigner dans un livre (1), mais elle redoute les répercusions de la publication de son livre sur sa famille : sa mère, ses sœurs sont restées au Xinjiang et pourraient subir des représailles. Elle en a très peur. Mais, dit-elle, «c'est mon devoir de Ouïgoure de raconter. Au nom de tous ceux qui n'ont pu en réchapper ».

(1) « Rescapée du goulag chinois » de Gulbahar Haitiwaji et Rozenn Morgat, Éditions des Équateurs.

LE FIGARO - jeudi 21 janvier 2021


Pensons aussi aux milliers de chrétiens chinois éprouvés par la persécution du fait de leur fidélité au Christ.



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