Jimmy Carter, un bâtisseur de paix

Suivant


Jimmy Carter dans une église de l’État de Géorgie en novembre 2016. Nagel Photography/Shutterstock

Il vaut la peine de mettre en lumière sa foi chrétienne évangélique, son engagement politique progressiste malgré ses origines sudistes, et son action humanitaire post-présidence, couronnée par le prix Nobel de la paix. Nous explorons ici le paradoxe de sa personnalité, conciliant une foi biblique avec des positions sociales libérales, ainsi que l'impact de cette combinaison sur sa présidence et son héritage. Nous y soulignons également son influence sur l'évangélisme américain et les tensions entre la droite et la gauche religieuses.


Un Président Guidé par sa Foi Chrétienne

Contexte et Vie Personnelle

Jimmy Carter, 39e président des États-Unis, est décédé le 29 décembre 2024 à l'âge de 100 ans. Né le 1er octobre 1924 à Plains, en Géorgie, il a grandi dans une famille baptiste où la prière et la lecture de la Bible étaient centrales. Carter a toujours été profondément engagé dans sa foi chrétienne, enseignant l'école du dimanche et mettant en pratique ses convictions tout au long de sa vie.

Il prend place sur l’estrade de Billy Graham lors de la croisade d’Atlanta en 1973 et témoigne fréquemment de sa foi. Devant une convention de méthodistes, le gouverneur déclare : « Je suis un cultivateur d’arachides et un chrétien. Je suis un père, et je suis un chrétien. Je suis un homme d’affaires et un chrétien. Je suis un politicien et un chrétien. Le facteur le plus important dans ma vie personnelle, c’est Jésus-Christ. »

Christianitytoday.com


En se présentant à l’élection présidentielle de 1976 comme « born again christian » (chrétien né de nouveau) selon la formule utilisée par les évangéliques, il déclare que « la chose la plus importante » pour lui est Jésus-Christ, et évoque volontiers sa croyance dans l’autorité de la Bible en tant que révélation de Dieu à l’humanité.

La déclaration de Chicago, publiée en 1973, sera le document fondateur d’Evangelicals for Social Action, un groupe de réflexion qui cherche à développer des solutions bibliques aux problèmes sociaux et économiques en développant des programmes articulant foi et justice sociale. Cliquer pour zoomer. Wheaton Archives & Special Collections

Jimmy Carter a été influencé notamment par le théologien Reinhold Niebuhr. La tradition de l’évangélisme progressiste et socialement réformiste du XIXe siècle faisait son grand retour dans les années 1970 comme l’illustre, par exemple, la déclaration de Chicago sur la préoccupation sociale évangélique de 1973, texte influent appelant à rejeter le racisme, le matérialisme économique, le militarisme et le sexisme.

C’est le désir de justice qui poussa Carter à se lancer dans la politique. Dans sa campagne pour le Sénat de Géorgie, il expliquait qu’il voulait « établir la justice dans un monde pécheur ». Héritier de Niebuhr dans son réalisme, il exprime une piété évangélique chaleureuse, un fort conversionisme et une conviction de l’importance de la séparation de l’Église et de l’État.

…..

Il prend place sur l’estrade de Billy Graham lors de la croisade d’Atlanta en 1973 et témoigne fréquemment de sa foi. Devant une convention de méthodistes, le gouverneur déclare : « Je suis un cultivateur d’arachides et un chrétien. Je suis un père, et je suis un chrétien. Je suis un homme d’affaires et un chrétien. Je suis un politicien et un chrétien. Le facteur le plus important dans ma vie personnelle, c’est Jésus-Christ. »

Christianitytoday.com

Présidence et Engagement Chrétien

Élu président en 1976, Carter a souvent cité des passages bibliques pour guider sa vision du monde et ses politiques. Il a placé les droits de l'homme au centre de sa politique étrangère et a négocié les accords de Camp David en 1978, établissant la paix entre Israël et l'Égypte. Malgré les défis économiques et la crise des otages en Iran, Carter a maintenu un engagement fort envers la justice et la paix.

Jimmy Carter a souvent cité des passages bibliques pour illustrer sa vision du monde. Il s’appuyait notamment sur Michée 6:8 : « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, et que tu marches humblement avec ton Dieu. » Cette phrase, disait-il, résumait son approche de la vie chrétienne et de la gouvernance.

Jimmy Carter est entré en politique avec une ambition déclarée : servir Dieu en servant les autres. Lors de sa campagne présidentielle en 1976, il n’a pas hésité à parler de sa foi personnelle, se décrivant comme un « chrétien né de nouveau ». Ce terme, propre à la tradition évangélique, signifiait pour lui un renouveau spirituel et un engagement total envers les enseignements du Christ.

Dans son discours d’investiture, il a cité l’Évangile de Matthieu pour souligner sa vision d’un leadership basé sur la justice et la compassion : « Celui qui veut être le plus grand parmi vous doit être votre serviteur. » (Matthieu 23:11).

Tribune chrétienne - 30 décembre 2024

Droits de l'homme

Les droits de l’homme, placés au centre de sa politique étrangère, étaient pour lui une obligation morale découlant de la dignité inhérente à chaque être humain, créée à l’image de Dieu.Les accords de Camp David (1978), établissant la paix entre Israël et l’Égypte, étaient pour lui une manière d’œuvrer pour la paix dans l’esprit des Béatitudes : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » (Matthieu 5:9).

Tribune chrétienne - 30 décembre 2024

C'est dans le contexte post-guerre du Vietnam et post-Watergate qu'il faut comprendre l'attrait exercé par Jimmy Carter sur les États-Uniens. Relativement inconnu au plan national, ce gouverneur de Géorgie depuis 1970 et cultivateur de cacahuètes promettait un gouvernement honnête, décent, juste, compétent, sincère et idéaliste. Le 2 novembre 1976, il est élu contre le président sortant, le Républicain Gerald Ford, devenant ainsi le dernier candidat démocrate à avoir remporté à la fois la majorité des États du Sud et la majorité des comtés du pays.



Un président moraliste et visionnaire

Le candidat Jimmy Carter est favorable à une couverture de soins de santé universelle, propose de réduire les dépenses militaires et dénonce le code des impôts comme étant « un programme d’aide sociale pour les riches ».

L’une de ses premières décisions en tant que président est de réaliser l’une de ses promesses de campagne les plus controversées, celle de gracier les déserteurs de la guerre du Vietnam.

Carter est pourtant originaire d’une Géorgie où les sentiments racistes sont encore très sensibles. D’ailleurs, il avait flirté avec les ségrégationnnistes lors de son élection au poste de gouverneur en 1970 ; mais dès celle-ci remportée, il annonce, que « le temps de la discrimination raciale est terminé » et se positionne ensuite clairement contre la ségrégation lors de son mandat de gouverneur (1971-1975).

…..Son engagement chrétien pour la justice et pour la paix se reflète également dans sa volonté de placer les droits humains au centre de sa politique étrangère, ou bien encore dans sa politique de promotion de la paix au Moyen-Orient, qui donnera lieu au plus grand succès de sa présidence : les accords de Camp David entre Israël et l’Égypte en 1978.

THE CONVERSATION - LE 30 DÉCEMBRE 2024


Moins connue mais notable pour l'époque, la défense de l'environnement par Jimmy Carter va au-delà d'une simple réponse à la crise énergétique. Il impose des normes de rendement énergétique aux automobiles, crée onze parcs nationaux, double la superficie protégée, signe une loi sur la nature sauvage américaine menacée (Endangered American Wilderness Act, 1978), et installe des panneaux solaires sur le toit de la Maison Blanche, qui seront retirés par Ronald Reagan.

La présidence de Jimmy Carter est restée laïque mais la foi a guidé sa perception du monde.

Une personne ayant la foi "ne peut dissocier ses croyances religieuses de son engagement public", disait-il en 1978. "En même temps, quand on est élu, on ne peut pas imposer ses croyances religieuses aux autres".

yahoo

Après la Présidence

Après avoir quitté la Maison-Blanche, Carter a redoublé d'efforts pour mettre sa foi en pratique. Il a fondé le Carter Center, une organisation dédiée à la promotion des droits de l'homme, à la résolution pacifique des conflits, et à l'éradication des maladies. En 2002, il a reçu le prix Nobel de la paix pour ses efforts humanitaires. Carter a également été un fervent soutien de Habitat for Humanity, participant activement à la construction de maisons pour les familles démunies.

Son engagement avec Habitat for Humanity, où il participait activement à la construction de maisons pour les familles démunies, est un exemple frappant de son dévouement. Il voyait ce travail comme une manière directe de manifester l’amour du Christ envers les plus vulnérables : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25:40).

Héritage et Influence

Carter est souvent décrit comme un modèle de vie pleine de sens et de but, marquée par la principe, la foi, et l'humilité. Son engagement chrétien progressiste a influencé de nombreuses personnes, montrant qu'un leadership humble et enraciné dans l'amour de Dieu et du prochain peut transformer les cœurs et les sociétés. Malgré les critiques et les défis, Carter reste une figure respectée pour son dévouement à la justice sociale et à la paix.


Un géant de l’humanitaire

Carter quitta la Maison-Blanche avec la réputation d’un microgestionnaire bien intentionné, mais finalement inefficace. Par la suite, cependant, divers spécialistes ont remis en avant son impressionnant travail en faveur de la restitution du canal de Panama, des accords de Camp David, de la limitation des armes nucléaires, de l’amendement sur l’égalité des droits, et pour les droits de l’homme en Rhodésie, en Ouganda et dans de nombreux pays d’Amérique latine.

Sa carrière post-présidentielle, elle, n’eut guère besoin de réhabilitation. Jusqu’à l’âge de quatre-vingt-dix ans, Carter, que son biographe Randall Balmer a décrit comme un « homme sans cesse actif, consumé par une sorte de bienveillance frénétique », fut un fervent soutien de l’organisation Habitat for Humanity, issue de la ferme Koinonia. Le Centre Carter, fondé peu après qu’il ait quitté ses fonctions, chercha à lutter contre les violations des droits de l’homme, à éradiquer les maladies et à réconcilier les parties en guerre en Haïti, en Guyane, en Éthiopie, en Corée et en Serbie. Ses efforts lui ont valu le prix Nobel de la paix en 2002.

James Laney, l’ancien président de l’université Emory, qui abrite le centre, déclara : « Jimmy Carter est la seule personne dans l’histoire pour qui la présidence a été un tremplin. »

Christianitytoday.com

illustration de Christianity Today

Jimmy Carter a également écrit plusieurs livres sur la foi, notamment Living Faith et Faith: A Journey for All. Dans ces ouvrages, il partageait ses réflexions sur les défis et les bénédictions d’une vie chrétienne authentique. "La foi est un engagement quotidien à suivre les enseignements du Christ, même lorsque cela demande des sacrifices."….

Jimmy Carter n’a jamais séparé sa foi de sa vie publique ou privée. Il déclarait : « Être chrétien ne signifie pas simplement aller à l’église le dimanche. Cela signifie vivre chaque jour en accord avec les enseignements de Jésus. » Son exemple continue d’inspirer des millions de personnes à travers le monde, en montrant qu’un leadership humble, enraciné dans l’amour de Dieu et du prochain, peut transformer les cœurs et les sociétés.

Réactions et Hommages

Les hommages ont afflué de partout, soulignant l'impact durable de Carter. Le président Joe Biden a salué Carter comme un modèle de vie pleine de sens, tandis que Kamala Harris a souligné sa gentillesse, sa sagesse, et sa grâce profonde. Carter a été décrit comme un géant de l'humanitaire, dont l'héritage continue d'inspirer des millions de personnes à travers le monde.

Joe Biden a décrit Jimmy Carter comme «un modèle de ce que signifie vivre une vie pleine de sens et de but, une vie de principe, de foi et d’humilité». «Je me souviendrai toujours de sa gentillesse, de sa sagesse et de sa grâce profonde», a exprimé pour sa part Kamala Harris dans un communiqué relayé par CNN Politics. «[Jimmy] Carter était guidé par une foi profonde et inébranlable -en Dieu, en l’Amérique et en l’humanité. Il a rappelé à notre nation et au monde que la force réside dans la décence et la compassion», a-t-elle ajouté.

Evangéliques. info 30 décembre 2024

En résumé, Jimmy Carter a été un président unique, guidé par une foi profonde et un engagement indéfectible envers la justice et la paix. Son héritage perdure à travers ses actions humanitaires et son influence continue sur les générations futures.

Le magazine HUFFPOST améicain a réalisé une interview fort intéressante en 2012 avec Jimmy Carter, ancien président des États-Unis. Il y explore ses perspectives sur des questions complexes liées à la Bible et à la foi chrétienne. Voici les points essentiels abordés :

  • Dieu et la Bible : Carter affirme que la Bible est inspirée par Dieu mais écrite par des humains, ce qui explique certaines limitations scientifiques ou historiques dans ses textes.
  • Science et création : En tant que physicien nucléaire et chrétien, il concilie science et foi en reconnaissant que l’univers a été créé sur des milliards d’années, tout en attribuant cela à l’œuvre de Dieu.

Alors, Dieu a-t-il écrit la Bible ?

Le président Jimmy Carter : Dieu a inspiré la Bible, mais il n'a pas écrit chaque mot. Nous savons, par exemple, que les étoiles ne peuvent pas tomber sur la terre, car elles sont beaucoup plus grandes. Cela reflète une limitation de la connaissance de l'univers, de la physique ou de l'astronomie à l'époque, mais cela ne me dérange pas du tout.

Comment abordez-vous les passages de la Bible qui parlent de la création de Dieu (Genèse 1:1) tout en maintenant une attitude positive envers la science ?

Je suis avantagé dans ce débat, car je suis physicien nucléaire de formation et un chrétien profondément engagé. Je n'ai aucun doute dans mon esprit que Dieu a créé l'univers entier. Cependant, je ne me limite pas aux écrits qui datent d'il y a 4000 ans avant Christ. Aujourd'hui, nous savons que la terre et les étoiles ont été créées des millions, voire des milliards d'années auparavant. Nous explorons l'espace et les particules subatomiques, découvrant chaque jour de nouveaux faits que le Créateur connaît depuis le commencement.

  • Rôle des femmes : Carter critique les interprétations discriminatoires de certains passages bibliques sur les femmes. Il met en avant l’égalité enseignée dans Galates et rejette les coutumes culturelles de l’époque de Paul.

« Je pense personnellement que les femmes devraient jouer un rôle absolument égal au service du Christ dans l’Église. »

Que dites-vous à ceux qui citent certaines Écritures pour soutenir l'idée que les femmes ne devraient pas enseigner aux hommes ou parler dans l'église ? (1 Corinthiens 14:34)

Je me suis distancié des baptistes du sud lorsque ils ont adopté une attitude discriminatoire envers les femmes, car je crois en ce que Paul a enseigné dans Galates : il n'y a pas de distinction aux yeux de Dieu entre hommes et femmes, esclaves et maîtres, juifs et non-juifs — tous sont créés de la même manière aux yeux de Dieu.

Certaines choses ont été dites à l'époque. Par exemple, Paul a aussi affirmé que les femmes ne devraient pas se parer, se coiffer, ou porter des cosmétiques, et que toute femme entrant dans un lieu de culte devrait avoir la tête couverte. Il a également dit que les hommes ne devraient pas raser leur barbe et a déconseillé le mariage, sauf s'ils ne peuvent pas maîtriser leurs désirs sexuels. Ces recommandations reflètent les coutumes de l'époque. Chaque croyant doit décider s'il souhaite que ces passages s'appliquent à lui et à sa vie.

  • Esclavage : Il interprète les passages sur l’esclavage comme des principes applicables aux relations hiérarchiques, insistant sur le respect mutuel entre maîtres et serviteurs.
  • Exclusivité de la foi chrétienne : Carter préfère laisser à Dieu le jugement des autres traditions religieuses, suivant le principe biblique de ne pas juger autrui.

Jésus déclare : "Je suis le chemin, la vérité et la vie"; (Jean 14:6). Comment pouvez-vous rester fidèle à cette revendication de foi exclusive tout en respectant d'autres traditions religieuses ?

Jésus a aussi enseigné que nous ne devrions pas juger les autres (Matthieu 7:1), et que c'est Dieu qui juge les gens. Je suis donc prêt à laisser Dieu faire ces jugements, au moment opportun. Je pense que le meilleur conseil que je puisse suivre est de ne pas juger si je ne veux pas être jugé. Peut-être est-ce une forme de rationalisation, mais cela évite de créer une tension dans mon esprit à propos de ce conflit potentiel.

Il existe de nombreux versets dans la Bible que l'on peut interpréter de manière rigide, conduisant ainsi au fondamentalisme. Lorsque l'on pense être meilleur que quiconque — que l'on est plus proche de Dieu que les autres — cela engendre des conflits, de la haine et de la dissonance entre les gens alors que nous devrions travailler à la paix.

  • Passage controversé (Matthieu 10:34) : Il interprète « Je ne suis pas venu apporter la paix mais une épée » comme un appel à prioriser les enseignements du Christ face aux conflits internes ou sociaux.

Il y a un passage des Écritures attribué à Jésus : "Ne pensez pas que je suis venu pour apporter la paix sur terre, je ne suis pas venu pour apporter la paix, mais une épée" (Matthieu 10:34).

Comment interprétez-vous cela à la lumière de votre foi en Jésus en tant que Prince de la Paix ?

Cela fait plus de 35 ans que ma femme et moi lisons la Bible chaque soir, et tout récemment, nous avons discuté de ce passage. Ce que le Christ voulait dire, c'est que lorsque nous ressentons un conflit entre nos obligations séculières et les enseignements du Christ, nous devons prioriser ces enseignements.

Il prédisait que ses enseignements pourraient provoquer des divisions lorsque les gens choisiraient de suivre les devoirs que Dieu ordonne, tels que la paix, l'humilité, le service aux autres, l'allègement de la souffrance et le pardon. Face à ces conflits, nous. devons nous en tenir aux principes immuables et aux valeurs morales enseignées par notre foi.

  • Lecture de la Bible : Carter adopte une approche métaphorique et contextuelle, affirmant que les principes fondamentaux de la Bible sont intemporels, bien que certains écrits reflètent les limites humaines de leur époque.

Devrions-nous aborder la Bible littéralement ou métaphoriquement ?

Lorsque nous lisons la Bible, nous devons garder à l'esprit que ses principes fondamentaux sont inspirés par Dieu, mais rédigés par des êtres humains qui manquaient de connaissances modernes... Cela dit, les principes de base s'appliquent à ma vie, et je ne perçois pas de conflit entre eux.

Carter conclut en soulignant l’importance d’imiter Jésus dans sa compassion envers les marginalisés et en mettant en pratique des valeurs morales universelles.

Un exemple que je prends dans ma vie personnelle est d'imiter ce que Christ a fait face aux personnes méprisées, comme les lépreux ou les Samaritains. Il les a approchés, il a tendu la main aux pauvres et a traité les non-juifs avec respect. Plus ces personnes étaient méprisées et dans le besoin, plus il insistait sur l'importance de partager avec elles nos talents, nos capacités, notre richesse et notre influence. Ce sont ces valeurs qui guident ma vie, et lorsque je trouve un verset dans la Bible qui contredit ces principes, je choisis de mettre en pratique ce que ma foi en Christ m'inspire.

Jimmy Carter a remporté son 4e Grammy Award à titre posthume

Victoire posthume de Jimmy Carter à la cérémonie des Grammy Awards 2025. Son livre audio,   Last Sundays in Plains: A Centennial Celebration » (« Derniers dimanches à Plains : une célébration du centenaire »), rassemblant ses sermons dominicaux, a remporté un quatrième Grammy, un prix honorant sa foi chrétienne évangélique qui a guidé son engagement politique et humanitaire. Son petit-fils, Jason Carter, a accepté le prix en son nom.

L'auditoire s'est levé pour rendre hommage au 39e président des États-Unis salué pour sa « droiture » et érigé en symbole d'une exigence morale en voie de disparition dans la vie politique américaine. Il a été président des États-Unis de 1977 à 1981.

 L'héritage de Carter est à la fois politique et spirituel, et son message chrétien continue de résonner. Sa carrière politique et sa foi profonde ont été des éléments clés de sa vie et de cet accomplissement final.

Jimmy Carter, un président chrétien honoré à titre posthume par un Grammy Award

Baptiste pratiquant, il enseignait depuis des décennies l’Évangile lors de ses leçons du dimanche à l’église Maranatha Baptist Church en Géorgie. Tribune chrétienne nous en dit plus.

L'ancien président Jimmy Carter lors du gala du 25e anniversaire MusiCares 2015 - DR

L’ancien président américain a reçu, à titre posthume, un Grammy Award pour la narration de son dernier recueil de prédications. Ce prix, son quatrième, vient couronner un témoignage de foi qui a marqué son engagement jusqu’à la fin de sa vie.

Jimmy Carter, décédé le 29 décembre 2024 à l’âge de 100 ans, a toujours revendiqué son attachement au christianisme, une foi qui a guidé son engagement politique et personnel. Baptiste pratiquant, il enseignait depuis des décennies l’Évangile lors de ses leçons du dimanche à l’église Maranatha Baptist Church en Géorgie. Sa voix et ses enseignements, capturés dans « Last Sundays in Plains: A Centennial Celebration » (« Les derniers dimanches à Plains : Une célébration du centenaire »), ont été récompensés lors de la cérémonie des Grammy Awards 2025, dans la catégorie « livre audio, narration et enregistrement de contes ».

Si Jimmy Carter avait été encore en vie au moment de la remise du prix, il serait devenu le lauréat le plus âgé de l’histoire des Grammy Awards. Son petit-fils, Jason Carter, a reçu le trophée en son nom, déclarant : « Avoir ses paroles préservées de cette manière, pour ma famille et pour le monde, est véritablement remarquable. Merci à l’Académie. »

Les Grammy Awards, créés en 1959 par la Recording Academy, récompensent chaque année les meilleures réalisations de l’industrie musicale américaine et internationale. Le nom Grammy Awards vient du mot « gramophone », en référence au Gramophone Trophy, le trophée remis aux lauréats, considérés comme l’équivalent des Oscars pour le cinéma, ils distinguent des artistes dans plusieurs catégories, allant de la musique classique au hip-hop, en passant par les albums de narration et les livres audio. Jimmy Carter avait déjà remporté trois Grammy Awards dans la catégorie du meilleur album parlé, rejoignant ainsi d’autres anciens présidents américains comme Bill Clinton et Barack Obama, qui ont également été primés.

Un héritage au-delà de la politique

Jimmy Carter n’était pas seulement un homme d’État, il était aussi un homme de foi, convaincu que la politique devait être au service du bien commun. Président de 1977 à 1981, il a souvent évoqué son engagement chrétien comme moteur de son action. Après son départ de la Maison-Blanche, il s’est consacré à des œuvres humanitaires, notamment par le biais du Carter Center, poursuivant ainsi un idéal de service inspiré des valeurs chrétiennes.

Son attachement à la musique et à la culture n’était pas anecdotique. Grand amateur de gospel et de musique folk, il considérait que l’art pouvait être un vecteur puissant pour transmettre des messages d’espérance et de paix. Son dernier enregistrement, marqué par la sagesse d’un siècle de vie, porte cette empreinte et rappelle que le message chrétien traverse le temps et les générations.

Face à des figures de la culture populaire comme Barbra Streisand, George Clinton ou Dolly Parton, c’est bien un ancien président profondément enraciné dans la foi qui a été récompensé. Un symbole fort dans un monde où le message de l’Évangile semble parfois relégué au second plan dans la sphère publique.

Avec cette récompense posthume, Jimmy Carter laisse une ultime trace : celle d’un dirigeant dont la voix, empreinte des valeurs chrétiennes, continue de résonner bien au-delà de son temps.

Sources :

Extraits de son interview dans l’Huffpost du 19 mars 2012 - Tribune chrétienne - 30 décembre 2024 - Christianitytoday.com - THE CONVERSATION - LE 30 DÉCEMBRE 2024 - yahoo - Evangéliques. info 30 décembre 2024 - évangéliques.info - tribune chrétienne, le 4 février 2025

© jp.w 2025 - Contact