Une crèche en guise de protestation

Acte de résistance de la part de l’Église méthodiste unie de Claremont (UMC Californie), une crèche originale

En ce mois de décembre 2019, l’Église méthodiste unie (UMC - EEM) a l'audace d'épingler l’administration Trump en idenfiant les 5300 enfants de migrants séparés de leurs parents à la Sainte Famille.

Drôle de Noël, drôle de crèche : Jésus, Marie et Joseph traités comme des réfugiés calés et casés dans des cages distinctes pour dénoncer la politique migratoire de l’administration Trump n’hésitant pas à séparer les enfants de leurs parents migrants irréguliers.

Selon Karen Clark Ristine, pasteure de l’église UMC de Claremont, Joseph, Marie et Jésus remplacent les familles anonymes victimes d’une politique migratoire inhumaine, cruelle et scandaleuse : « Nous avons entendu parler de leur sort; nous avons vu comment ces demandeurs d'asile ont été accueillis et traités. Nous voulions que la Sainte Famille se substitue à ces personnes anonymes car elles étaient également des réfugiés. »

Or Jésus a connu très vite avec ses parents le sort de personnes déplacées, puisqu’ils ont dû fuir ensemble l’ire du Roi Hérode, aux dires mêmes de la pasteure : « selon la plupart des interprétations, l'enfant Jésus et ses parents ont dû fuir Jérusalem de peur que le roi Hérode ne fasse abattre le bébé, percevant l'enfant comme une menace pour son règne.

Comme quoi théologie et politique se rejoignent par moments. Le seul propos qui lui compte pourtant, c’est que cette représentation de la nativité déclenche dans le pays et le monde une vague de compassion pour les quelques 5300 enfants séparés de leurs parents migrants alors qu'ils étaient détenus à la frontière sud.

Même si le président Trump en a ordonné la fin de ces mesures inhumaines et scandaleuses durant l’été 2018, suite à l’indignation que ces mesures ont légitimement déclenchées, il n’empêche que le problème de ces enfants séparés de leur parents est loin d’être réglé. La vigilance est de mise.

Sur ce coup, voilà donc une église chrétienne sur le front de la protestation légitime et nécessaire, sur le front de la résistance. Au nom du Christ, qui a donc été, en son temps, lui aussi réfugié et déplacé.

Voir le Los Angeles Times du 8 décembre 2019

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