Bruno Le Maire : «Protestants, nous avons besoin de vous, de votre esprit de résistance !»

Précédent


Au dîner des protestants, lundi 28 novembre 2022 à la Station F, à Paris, le ministre Bruno Lemaire a répondu présent à l’invitation lancée par le Cercle Charles Gide, il liste les qualificatifs qui lui viennent à l’esprit, quand il pense au protestantisme : la rigueur, le sérieux, le bien commun, l’insoumission ou encore la résistance, il explique alors que ces valeurs sont celles “dont notre société et notre monde ont cruellement besoin”.


«C'est dans ces temps où le monde bascule que nous avons besoin de vous, que nous avons besoin de l'esprit de résistance, que nous avons besoin de l'esprit protestant !»


“Il est indispensable de s’engager”

“Plus que jamais, il est indispensable de s’engager”, assure le ministre. Pour lui, c’est sûr : l’époque actuelle, marquée par une accélération du temps fait qu’“il y a une place formidable à prendre pour l’engagement politique”. La transformation, à vitesse grand V, du monde donne à ceux qui veulent s’engager l’opportunité de peser sur des décisions d’avenir et de faire la différence.

La résignation et le découragement liés aux difficultés actuelles, auxquelles le retour de la guerre en Europe n’est pas étranger, ne doivent pas laisser place à la lassitude a lancé Bruno Lemaire qui appelle fortement les jeunes à entrer directement en politique notamment pour lutter contre la montée du «découragement» et de la «lassitude».

Et le ministre d’en appeler à l’esprit de résistance des protestants afin de défendre les démocraties, les droits de l’Homme et les libertés.

Pour une économie plus respectueuse

Selon lui, le protestantisme et les protestants peuvent apporter “une vision différente de l’économie”. Celle-ci ne devant plus dicter ses choix au politique mais découler de ses orientations. “Je crois profondément à une économie politique, c’est-à-dire une économie qui a du sens, qui n’est pas guidée uniquement par l’intérêt, par le profit, par le marché, mais une économie qui résulte de choix politiques au sens le plus noble du terme. Je pense que les protestants ont quelque chose à dire sur cela et doivent continuer à se battre pour cela”. Une économie qui vise à réduire les inégalités et permette à davantage de personnes de vivre décemment.

« Je crois profondément à une “économie politique” au sens le plus noble du terme, c’est-à-dire une économie qui a du sens, une économie qui n’est pas guidée uniquement par l’intérêt, par le profit, par le marché, mais une économie qui résulte de choix politiques au sens le plus noble du terme, (…) à savoir une économie qui assume de dire haut et fort que l’objectif n’est pas d’augmenter les inégalités, mais de les réduire, qui se bat (…) pour la juste rémunération du travail (…).

Je pense que les protestants ont quelque chose à dire sur cela et doivent continuer à se battre pour cela. »

Une telle vision passe par la juste rémunération du travail. “Croyez-moi, dans une période d’inflation où tous nos compatriotes sont confrontés à l’explosion des prix” des énergies, des biens de première nécessité “ce discours-là est plus que nécessaire”. Et d’ajouter qu’un des grands thèmes de la rentrée 2023 sera le partage de la valeur.

Mais l’économie ne doit pas seulement être plus juste. Elle doit aussi être plus respectueuse de l’environnement. “L’exploitation sans fin des ressources de la planète est tout simplement une voie sans issue, une voie suicidaire”, a souligné le ministre avant d’insister sur la “responsabilité particulière” des entreprises dans la défense du climat et de la planète. À elles, donc, de traduire l’économie politique en une politique entrepreneuriale.

Égalité femmes-hommes

En plus d’une vision économique, le protestantisme peut apporter une vision de la société, estime Bruno Lemaire. Dans son viseur, l’égalité femmes-hommes. Alors qu’elle devrait être une évidence dans une République ayant pour devise “Liberté, égalité, fraternité” et s’identifiant à un emblème féminin – Marianne -, elle reste un combat.

Bruno Le Maire a conclu sa prise de parole en encourageant les jeunes présents à s’engager au cœur de cette période de l’histoire « très particulière ».

« Face à ce panorama sombre, je vois monter la résignation, le découragement, une forme de lassitude. Je voudrais vous inviter à ressentir au fond de vous tout le contraire, et pour le coup je m’inspirerai de l’esprit protestant, un esprit de révolte, un esprit de résistance. (…) Le respect des droits de l’homme est minoritaire (dans le monde), raison de plus pour se battre pour eux. »

RÉFORME , le 29 novembre 2022

Le Figaro - le 29 novembre 2022

La Croix - le 29 novembre 2022

© jp.w 2024 - Contact