Pour Emmanuel Macron, les religions ont un « devoir de résistance » pour lutter contre les guerres mais aussi ses « ferments » qui menacent des sociétés traversant « le retour de la violence » https://t.co/6VFo1mWIlp pic.twitter.com/HOvHdNfO6z
— résister (@jpwaec) October 24, 2022
Au-delà des religions, les hommes de foi ont un rôle majeur à jouer, un rôle de résistance face à la folie des temps. Jésus nous désigne comme Lumière et Sel du monde exposés au regard de tous appelés à faire reculer les affres de la corruption et à distiller les rayons de Sa lumière et à répandre son amour tous azimuts.
N’est-ce pas en effet là « le meilleur antidote contre le relativisme contemporain et la fracturation du monde » ? Cultiver « l'enracinement et le salut », pour « défendre la dignité de chacun » résume parfaitement la mission du chrétien au coeur de la cité. Voilà une parole forte plutôt inattendue mais bienvenue de la part du président de la République en ces temps troublés.
Invité à Rome au sommet pour la paix de l’ONG Sant’Egidio, le président Emmanuel Macron a souligné le « rôle de résistance des religions face à la folie des temps ».
Le président français a prononcé un discours aux accents étonnamment religieux et spirituels à l’ouverture du Forum de Sant’Egidio sur la paix. Un Emmanuel Macron qui a semblé habité par l’idée de la transcendance pour nourrir ses questionnements et affronter les tristes contingences du temps ?
Jean-Luc MOUTON RÉFORME - le 24 octobre 2022
Improvisant en partie son discours, Emmanuel Macron s'est lancé dans une vigoureuse défense des apports spirituels, dans un monde qui tend à les oublier. « Si la parole politique peut beaucoup, elle est touchée par la défiance, a-t-il souligné. Ni les lois, ni les décrets, ni les décisions politiques ne suffisent. Les âmes des peuples ne s'administrent pas. Les religions construisent la trame d'une société et se situent dans le temps long. »
Parce que les religions incarnent « le don de sagesse, d'engagement et de liberté », et surtout parce qu'« elles ont un rôle de résistance face à la folie des temps ». Des religions pour cultiver « l'enracinement et le salut », pour « défendre la dignité de chacun », à condition de « ne jamais céder à la pulsion de la pureté ».
Emmanuel Macron a voulu mettre en avant le « message d'universalisme » des religions, qui représente « le meilleur antidote contre le relativisme contemporain et la fracturation du monde ».
« Il y a un projet humaniste possible. Et pour ce projet qui est à réinventer, les religions, les courants spirituels et philosophiques ont leur rôle à jouer. »
À contre-courant des temps.
Avec Sant'Egidio, Emmanel Macron prône le « devoir de résistance » des religions
==> Les religions ont « un devoir de résistance » pour lutter contre les guerres mais aussi ses « ferments » qui menacent des sociétés traversant « le retour de la violence ». … Nos sociétés qui ne sont pas forcément en guerre vivent le retour de la violence » et, « au fond, font revenir les ferments de la guerre. Ils ont à chaque fois les mêmes racines, les nationalismes fermées – que nous ne devons jamais confondre avec le patriotisme – et qui sont la volonté du repli, de l'exclusion de l'autre et de domination. »
==> « Les religions ont un devoir de résistance face à la folie des temps. C'est précisément de ne jamais justifier, être pris au piège, ou soutenir des projets politiques qui viendraient à asservir ou à nier la dignité de chaque individu. »
==> « Ce devoir de résistance des religions (...) est celui qui consiste à défendre la dignité de chacun, à ne jamais céder à la pulsion de pureté que d'aucuns voudraient convoquer », à « prendre soin des plus fragiles » et à « apporter une réponse essentielle dans nos sociétés que nous ne saurions apportée, celle de l'enracinement et du salut ».
==> « Les religions ont évidemment un message d'universalisme à porter », l'universalisme étant « le meilleur antidote contre le relativisme contemporain » et « la fracturation du monde à laquelle nous assistons et qui consiste à consacrer dans trop d'endroits du monde la loi du plus fort ».
Le président Emmanuel Macron à Sant’Egidio
23 octobre 2022
Assemblée inaugurale Sant'Egidio "Le cri de la Paix" avec Emmanuel Macron
Ce dimanche 23 octobre 2022 à 17h00, la communauté Sant'Egidio ouvre sa 36e rencontre internationale de prière pour la paix. Depuis le Centre des Congrès La Nuvola à Rome, l'assemblée inaugurale reçoit Andrea Riccardi, le fondateur de la Communauté de Sant'Egidio, Sergio Mattarella, président de la République italienne, Emmanuel Macron, président de la République française, Olga Makar, témoin d'Ukraine, le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne, Haïm Korsia, le Grand Rabbin de France et Shaykh Muhammad Bin Abdul Karim al-Issa, Secrétaire général de la Ligue islamique mondiale.