Quand le Désert était un lieu de résistance


Le mot Cévennes apparaît dans l'Antiquité, avec les géographes grecs et sous Jules César, obligé de les traverser alors qu'il faisait route vers Gergovie, au moment de la révolte de Vercingétorix. Il désigne une chaîne de montagnes dans une région qui restera longtemps mal connue.

Elles commencent à faire parler d'elles dans le royaume de France à partir du moment où elles adhèrent au protestantisme, dans les années 1560. La guerre des camisards renforcera cette notoriété tragique. C'est dans ce cadre et ce contexte que prend place le Désert. L’expression couvre plus précisément la période qui s'étend de la révocation de l’édit de Nantes (1685) à la Révolution française (1789) (la guerre des camisards s'achèvera, quant à elle, fin 1710). Les protestants sont alors privés de liberté de culte. Leurs temples sont détruits, eux-mêmes sont persécutés. Contraints à la clandestinité, c'est dans des lieux déserts, isolés (grottes, forêts...), qu'ils se regroupent pour leur culte. En particulier dans les Cévennes, où leur résistance fut farouche, et dans le Languedoc, où ils sont aussi bien implantés, mais encore dans le Poitou, le Dauphiné, le Vivarais... Le mot «désert» est pour eux comme un écho à l'exode du peuple juif dont l'Ancien Testament fait le récit. Synonyme de tribulations, de moments de doute, de faiblesse et de désespoir, le désert demeure le lieu où Dieu peut se révéler.

C. B.

Extrait de RÉFORME N°3861

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