Le père Ioann pose un acte de résistance courageux

Le père Ioann Bourdine, du village de Karabanovo (Russie), a réagi au quart du tour après l’annonce de l’entrée des troupes russes en Ukraine le 24 février.


Au premier ­office qui a suivi l’entrée en guerre de la Russie, le pope se tourne vers la dizaine de paroissiens présents et les prévient : « Dieu voit tout, je ne veux pas lui mentir et pas vous mentir. » Il explique que, à titre personnel, il priera pour la paix en Ukraine. « Pour que Dieu protège les Ukrai­niens victimes de l’invasion et pour que la haine n’entre pas dans nos cœurs », ajoute-t-il.

« En 2008, quand la Russie avait envahi la Géorgie, j’avais pleuré de honte. Là, ce 24 février, j’ai éprouvé de la stupeur puis de la rage. »

« Ce n’était pas un appel politique, pas même un sermon, explique-t-il quelques semai­nes plus tard, à Kostroma, où il habite. Je voulais être honnête avec mes fidèles, ne pas leur cacher mes sentiments. En 2008, quand la Russie avait envahi la Géorgie, j’avais pleuré de honte. Là, ce 24 février, j’ai éprouvé de la stupeur puis de la rage. La guerre est un péché, mais celle-ci, en plus d’opposer des chrétiens, est fondée sur des mensonges et est particulièrement injuste. »

Citation du Monde - le 22 mai 2022

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