Source d’inspiration en temps de confinement

De l’enfermement… à la libération - Comment tenir debout en temps de confinement ?

En ce temps de confinement, MARIE DURAND est une source d'inspiration et  nous aide à relativiser notre « confinement » (2020). Extrait dun journal de paroisse EPUdF de Dunkerque.

Marie, âgée de 19 ans en 1730 est emprisonnée à la Tour de Constance à Aigues-Mortes « pour cause de religion », parce qu’elle refusait de renier sa foi protestante. Quelques mots d’abjuration, pourtant, auraient suffi à la libérer.

Elle y vécut captive pendant 38 ans, pour en sortir en 1768 à l’âge de 57 ans ; retirée au Bouchet de Pranles, elle mourra 8 ans plus tard en 1776.

Qu’est-ce qui peut permettre à une (jeune) femme de trouver la force, la persévérance, pendant 38 ans, de rester ferme, debout, alors qu’elle est emprisonnée dans des conditions très dures ?

Certainement son tempérament a joué sa part, mais aussi, sans aucun doute, son éducation, ce qu’elle a vécu dans sa famille.

La famille Durand est protestante, même si, pour se protéger, ils se disaient catholiques. En réalité Marie a été élevée dans un milieu évangélique.

Pour nourrir leur foi, la famille lisait clandestinement la Bible à la maison chaque jour et se rendait aux assemblées cultuelles, de nuit, dans les maisons ou dans les coins cachés de la campagne : « au Désert ».

Marie a ainsi construit dans sa jeune vie un fond solide, des racines profondes de foi, des valeurs culturelles et spirituelles reçues de ses parents qui allaient nourrir sa vie entière... Voilà la base de sa force, le roc sur lequel elle a pu continuer à construire sa vie, emprisonnée physiquement… mais libre intérieurement.

« On sait peu de choses des premières années de Marie dans cette prison, où sur la trentaine de femmes incarcérées, elle retrouve plusieurs Vivaroises. Elle était la plus jeune, mais dans l’épreuve sa foi s’affermit ».

Elle savait lire et écrire et écrivait des lettres pour demander de l’aide, matérielle et spirituelle. Entre autre ces prisonnières ont reçu de l’argent leur permettant d'acheter un peu de nourriture, de la part des « bourgeois hollandais du comité des Églises wallonnes » et en particulier de l’Eglise wallonne d’Amsterdam - église formée en grande

partie de réfugiés Huguenots – (dont elle recevra aussi une pension annuelle après sa sortie de la Tour de Constance).

Marie écrivait aussi des lettres pour ses co-détenues qui ne savaient pas écrire, ainsi que des remerciements aux donateurs. Ces lettres représentaient l’unique lien des prisonnières avec le monde extérieur. Marie devient un soutien pour ses sœurs découragées et les aide à résister à la tentation d’abjurer. C’est son attachement à la lecture de la Bible et à la prière qui est son soutien quotidien, qui nourrit son espérance.

Comment tenir « debout » dans notre confinement ? Nous le savons et Marie nous le rappelle : vie intérieure, prière, méditation, lecture de la Bible ; mais aussi sortir de soi, se tourner vers les autres, aider, espérer et ... RÉSISTER ... au doute, au désespoir, à la peur, à la colère... c’est ça aussi être libre : « Si le Fils vous libère, vous serez réellement libres ».

Journal de paroisse EPUdF de Dunkerque


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