2020

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Asia Bibi

Voilà une battante, une femme qui a affronté une épreuve de taille sans revenir sur sa foi : bien que condamnée à mort pour motif de blasphème, Asia Bibi  n’a pas cessé de clamer son innocence et de rester fidèle à son Maître et Sauveur. Après maintes luttes et la prière du peuple de Dieu,  Asia Bibi a été libérée et  autorisée à partir se réfugier au Canada avec sa famille. Elle souhaite vivre avec sa famille en France. Elle attribue sa résistance à l’amour de Jésus. 


Pour en savoir plus sur ce témoin de l’Evangile, reportez-vous au site d’Aletheia, à cet article de LIBÉRATION (vendredi 28 février 2020) ou encore à cet article de l’hebdomadaire RÉFORME (mars 2020)

HOMMAGE AUX FEMMES DE FOI

En cette journée internationale de la femme (8 mars 2020), nous glissons dans ce blog une chanson en hommage aux femmes de foi

Une chanson d’Aurélien aux paroles fort suggestives :

Aujourd’hui, tu ne te sens pas bien, Tu sors de chez le médecin. Il t’a dit : « c’est bientôt la fin », Mais, t’as la force de joindre les mains. Dans ton couple, ça ne va pas. Tu sens du mépris, dans sa voix. Et malgré, tout ton désarroi. Tu positives et reste dans la joie. Dans l’épreuve ou les bons moments. Tu restes la même et ne perds pas confiance. T’es un exemple une femme de valeur. Je T’admire. Femme de foi. Refrain: Le regard tourné vers Dieu. Oh, Femme de foi. Tes prières montent vers les cieux, Oh, Femme de foi. Et même quand rien ne va, Tu restes une femme de foi, Vertueuse et courageuse, Oh, Femme de foi. Pont: T’es une lumière pour toutes les autres. Brillante, quand il le faut. Un modèle de persévérance, Tu resplendis comme un diamant. Refrain: Le regard tourné vers Dieu. Oh, Femme de foi. Tes prières montent vers les cieux, Oh, Femme de foi. Et même quand rien ne va, Tu restes une femme de foi, Vertueuse et courageuse, Oh, Femme de foi. Couplet 2: Ce soir, t’es au bord du gouffre. Tu viens de faire, une fausse couche. Mais seule, dans cet hôpital. L’esprit Saint, te remonte le moral. Abattue, au bord de la route. C’est vrai, que parfois tu doutes. Mais, tu remontes toujours la pente. Car, t’es une femme battante. Dans l’épreuve ou les bons moments, Tu restes la même et ne perds pas confiance. T’es un exemple une femme de valeur. Je T’admire. Femme de foi. Refrain: Le regard tourné vers Dieu. Oh, Femme de foi. Tes prières montent vers les cieux, Oh, Femme de foi. Et même quand rien ne va, Tu restes une femme de foi, Vertueuse et courageuse, Oh, Femme de foi. Pont: T’es une lumière pour toutes les autres, Brillante, quand il le faut, Un modèle de persévérance, Tu resplendis comme un diamant. Refrain: Le regard tourné vers Dieu, Oh, Femme de foi. Tes prières montent vers les cieux, Oh, Femme de foi. Et même quand rien ne va, Tu restes une femme de foi, Vertueuse et courageuse, Oh, Femme de foi.

RÉSISTER EN PÉRIODE DE CONFINEMENT

Résister en un temps de #coronavirus #covid-19 signifie prendre le temps de venir et revenir à Dieu dans la prière. Voici un diaporama où se mêlent photos et textes sur la croix sur fond musical créé par jp.w pour le compte de l’EPUdF du Pays d’Arles, de Beaucaire et Tarascon.


RÉSISTER EN CES TEMPS, C’EST TÉMOIGNER ENVERS ET CONTRE TOUT

Résister de nos jours, c’est  porter témoignage à l’Evangile 

ici et maintenant, partout, auprès de tous, envers et contre tout


Marcher, aimer Servir un prochain Parler, oser
Devenir témoins (bis) 

  1. Habiter ce monde et cultiver ce jardin
    Recevoir enfin l’appel à bâtir demain
    Veillez sur la flamme, jusqu’au milieu des ravins Osez rompre avec un frère un morceau de pain
  2. Résister sans arme, avec la force d’aimer Recevoir enfin la foi et la dignité Protester sans haine, défendre la liberté Accueillir les différences, source d’unité 
  3. Prier un Seigneur et reconnaître un sauveur Recevoir le plaisir d’une vie apaisée
    Soigner les malades, visiter les prisonniers Etre les témoins d’une vie ressuscitée
  4. Préserver la vie, renaître d’humilité
    Refuser l’illusion d’une Terre sans fin,
    Rejetez les peurs des gardiens de vérités
    Restaurer les brèches, et préparer les chemins...

Paroles et musique : Joël Dahan (2009) Arrangements : Eric Galia 


AVEC L’ACAT, RÉSISTANCES : FRANCHIR LE CAP

Une chemise blanche, deux sacs de supermarché. Peu de traits suffisent à marquer la mémoire. À midi, ce 5 juin 1989, à Pékin, il se tenait debout, droit, survivant et insolent, paralysant par sa seule présence une colonne de blindés. Résister, rester debout. Il y a tant d’hommes et de femmes qui vivent le risque quotidien et permanent dès l’instant où ils choisissent d’entrer dans la résistance.L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) présente tout un numéro à la thématique de la résistance, qui commence dès lors que l'on franchit le cap de dire "Non ».


DIRE NON

À Pékin, il se tenait debout, droit, survivant et insolent, paralysant par sa seule présence une colonne de blindés. Résister, rester debout. Il y a tant d’anonymes comme l’homme de la place Tiananmen, ceux que Joseph Kessel dans un de ses livres nomme « l’arméedes ombres ». Des armées invisibles d’hommes et de femmes qui vivent le risque quotidien et permanent dès l’instant où ils choisissent d’entrer dans la résistance.

….
La Toile s’est rêvée espace de liberté, mais des gouvernements de toutes sortes, sous couvert de régulation ou maintien de l’ordre public, tentent de prendre la main. D’un autre côté, des militants l’utilisent pour mobiliser, lutter et résister. C’est notre rôle à l’ACAT de défendre les défenseurs des droits humains qui luttent pour les droits et les libertés. Mais que veut dire résister au mal dans nos vies personnelles ? Ne serait-ce pas aussi résister aux violences qui nous habitent, aux jugements destructeurs, aux mensonges, à l’hypocrisie, à la rivalité, au pouvoir, à l’indifférence ? Un combat quotidien, jamais gagné d’avance. 

COLETTE CHANAS-GOBERT, vice-présidente protestante de l’ACAT 

Je vous encourage vivement à découvrir cette revue sur le site de l’ACAT, HUMAINS N°16 et de la télécharger sous format PDF


Hommage aux héros de la foi, combattants pacifiques, résistants dans l’âme en fidélité à leur conscience

Héros, par LEADER VOCAL

Ce morceau est en hommage à Akash Bashir, jeune chrétien de 19 ans qui s’est sacrifié pour sauver la vie des paroissiens d’une église de Lahore au Pakistan.


Cédric Herrou est un agriculteur, éleveur de poulets et producteur d'olives et un militant français pour l'aide aux migrants.

Il devient connu en France et à l'étranger à la suite de son arrestation en 2016 pour avoir aidé plus de 150 migrants de passage à la frontière franco-italienne. Les péripéties judiciaires s'achèvent en mai 2020 lorsqu'il est relaxé. Voir article wikipedia.


Être sentinelle qui observe, analyse, prévient, avertit et dénonce, la mission de toujours du résistant dans l'âme

Vivre la résistance au présent, c’est aussi appeler la bénédiction du Seigneur sur notre pays.

Un grand vent d’unité a soufflé pendant le confinement et a inspiré à plus de 100 paroisses, églises et communautés chrétiennes l'envie de s’unir pour chanter « La Bénédiction France ». PENTECÔTE 2020




Plaidoyer de Martin Luther King pour une société qui veille sur ses valeurs


Voici des extraits de Où allons-nous ? La Dernière Chance de la démocratie américaine, de Martin Luther King, éditions Payot, 1968. Un texte à relire avec intérêt.

L’un des éléments permanents de l’histoire est que trop de gens oublient de rester éveillés pendant les grandes périodes de changement. Toute société a ses défenseurs de statu quo et ses confréries d’indifférents dont le sommeil en période révolutionnaire est notoire. Mais aujourd’hui nous devons, si nous voulons survivre, être capables de veiller, de nous adapter aux idées nouvelles, de rester vigilants et d’affronter les changements. La demeure universelle dans laquelle nous vivons exige que de voisins qu’ils sont devenus, les peuples du monde entier se transforment en frères. Ensemble nous devons apprendre à vivre dans la fraternité, ou ensemble nous sombrerons dans la folie.

Nous devons travailler avec passion, sans relâche, à combler le gouffre qui s’est creusé entre le progrès technique et le progrès moral. L’un des grands problèmes de l’humanité est qu’elle vit dans une pauvreté spirituelle qui contraste avec notre abondance scientifique et technique. Plus nous nous sommes enrichis sur le plan matériel, plus nous nous sommes appauvris sur le plan moral et spirituel.

Royaume intérieur

L’homme possède à la fois un royaume intérieur et un royaume extérieur. Le premier a un but spirituel qui s’exprime dans l’art, la littérature, la morale et la religion. Le second est fait de ce mélange complexe d’expédients, de techniques, de mécanismes et d’instruments au moyen desquels nous vivons.

Nous avons laissé les moyens prendre le pas sur la fin que nous poursuivons. Il est une phrase de Thoreau qui résume bien la vie moderne : “Des moyens perfectionnés pour un but imparfait.” Telle est la conjecture de l’homme moderne, tel est le grave et angoissant problème qu’il affronte. L’augmentation de la puissance matérielle aggrave les risques si la force de l’âme humaine ne croît pas en proportion. Quand les impératifs extérieurs à l’homme dominent les impératifs intérieurs, l’avenir se charge de menaçants nuages.

Vulnérable

La civilisation occidentale est particulièrement vulnérable en ce moment car notre abondance matérielle ne nous a procuré ni la paix ni la sérénité de l’esprit. 

Si nous commettons la folie de laisser les valeurs extérieures étouffer les valeurs intérieures, nous signons notre propre condamnation.

Si nous voulons espérer mener une existence créatrice dans la demeure universelle dont nous avons hérité, il faut nous montrer capables de retrouver les objectifs moraux de notre vie dans notre conduite personnelle et dans la justice sociale. La stabilité de notre vaste “demeure universelle” exige une révision de toutes nos valeurs, parallèlement aux progrès scientifiques et libérateurs qui révolutionnent le globe. Notre société doit cesser de donner la priorité à la “matière” pour l’accorder à la”personne”. À partir du moment où l’on considère les machines, les calculs, les profits et le droit à la propriété comme plus importants que le peuple, on renonce à maîtriser la trilogie géante du racisme, du matérialisme et du militarisme. Une faillite morale et spirituelle peut détruire une civilisation aussi sûrement qu’une banqueroute financière. En définitive, notre fidélité doit être œcuménique plutôt que sectaire. Chaque pays doit se montrer fidèle d’abord envers l’humanité dans son ensemble, afin de préserver ce qu’il y a de meilleur dans chaque société particulière.

Communauté mondiale

Cet appel à la communauté mondiale, qui étend les intérêts au-delà de la communauté de tribu, de race, de classe et de nationalité, est en réalité un appel à aimer tous les hommes d’un amour universel et inconditionnel. C’est une notion souvent mal comprise et mal interprétée, mais qui est désormais devenue indispensable à la survie de l’homme. Quand je parle d’amour, j’entends cette force que toutes les grandes religions ont considérée comme le principe même de l’union entre les hommes. L’amour est la clé qui ouvre la porte menant à la vérité suprême. Ce passage de la première épître de Jean résume de façon très belle cette croyance en une vérité suprême que partagent les hindous, les musulmans, les chrétiens, les juifs et les bouddhistes : “Aimons-nous les uns les autres ; car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour… Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous.”

Espérons que cet esprit soufflera sur nous. Nous ne pouvons plus nous permettre d’adorer le Dieu de la haine et de nous prosterner devant l’autel des représailles. L’histoire a souvent été submergée par ces terribles marées de haine. 

L’avenir a déjà commencé

Nous sommes aujourd’hui contraints d’admettre que l’avenir a déjà commencé. Le “maintenant” nous presse. Dans cette énigme déroutante que sont la vie et l’histoire, il se peut qu’on arrive trop tard. Ne remettons pas au lendemain ce que nous pouvons faire aujourd’hui, car la vie nous laisse souvent seuls et nus, quand nous avons laissé passer notre chance. 

Nous avons encore aujourd’hui le choix entre la coexistence non-violente ou la co-destruction violente. C’est peut-être la dernière chance qui s’offre à l’humanité de pouvoir choisir entre le chaos ou la communauté.

citation  du journal RÉFORME

Un Prix Nobel de la paix est en danger !

Dr Denis Mukwege

UN RÉSISTANT HORS PAIR QU’IL FAUT SOUTENIR A TOUT PRIX

Le Dr Denis Mukwege, qui secourt les femmes victimes de viols et de mutilations génitales dans la province du SUD-KIVU (République Démocratique du Congo), Prix Nobel de la paix 2018, est menacé de mort, alerte le président de la Guilde européenne du Raid*.


Découvrez l’itinéraire d’un médecin engagé auprès des femmes victimes de viols et de sévices : l’insupportable actualité concernant les violences faites aux femmes et l’incarnation d’un défenseur indéfectible des droits de l’homme


Le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, est l’objet de graves menaces qui pourraient lui coûter la vie. Chaque génération voit émerger quelques femmes ou hommes d’exception qui parviennent à s’adresser au monde entier avec une idée simple : le rendre meilleur. Denis Mukwege est de ceux-là.

En République démocratique du Congo, dans la région des Grands Lacs, à la frontière du Rwanda, règnent depuis des décennies la corruption, les trafics en tout genre, les guerres tribales, la prostitution des enfants. Des bandes et des milices rivales s’y entretuent pour s’accaparer les carrés miniers clandestins d’où l’on extrait l’or et les métaux rares, tel le coltan devenu incontournable pour la fabrication des condensateurs de portables. Sans parler des ravages du virus Ebola qui a décimé la population. L’enfer sur terre.

Il y a vingt ans, dans sa ville natale, Bukavu, le futur Prix Nobel a créé de toutes pièces un hôpital destiné à soigner les femmes victimes de viols et de mutilations génitales dans le cadre de conflits ethniques et territoriaux. Le viol n’est pas seulement un crime commis par des combattants ivres ou drogués. Il est devenu dans ce pays, au fil du temps, une arme de destruction massive, systématiquement utilisée, à grande échelle, pour détruire communautés et villages.

Ce sont plus de 40 000 femmes, atrocement mutilées, qui ont été soignées par le docteur Mukwege et toute son équipe. Les victimes qui ont réussi à atteindre l’hôpital (beaucoup meurent en chemin) ont été les témoins d’épouvantables exactions. Au-delà du traitement chirurgical, son équipe, regroupée au sein de la Cité de la Joie et de la Fondation Panzi, apprend à ces femmes à dominer leur peur, à s’extirper de leur prostration et, enfin, à s’exprimer en public pour crier leur colère : une renaissance qui nécessite une thérapie holistique de plusieurs mois. Elles se sont choisi un nom, « les survivantes », et racontent avec un courage extraordinaire à leur auditoire, les yeux dans les yeux, dans le monde entier, leur calvaire. Leur conclusion est toujours la même, elle tient en deux mots : plus jamais. Cette reconquête commence par la poursuite de leurs agresseurs devant les tribunaux nationaux et internationaux. C’est cette courageuse dénonciation qui met en danger Denis Mukwege car elle contrarie beaucoup d’intérêts, de toute nature.

Ce n’est pas la première fois qu’il est menacé. Ses enfants et lui ont échappé de justesse à un attentat en 2012. Cinq hommes armés avaient pénétré dans son domicile. L’un de ses proches a perdu la vie. Or le gynécologue vient de nouveau de dénoncer un massacre de civils à Kipupu dans le Sud-Kivu. Et il nous a fait savoir que sa famille et lui avaient reçu « des correspondances haineuses et menaçantes ».

J’ai eu le privilège de passer trois jours avec ce bienfaiteur de l’humanité au sein de son hôpital, au début de cette année 2020. J’y suis venu avec Frédéric Namur, l’architecte qui a fait renaître de ses cendres le cinéma de Kaboul après le départ des talibans. Nous avons le projet pour la Guilde du Raid et les Écrans de la Paix de construire une salle polyvalente pour « les survivantes ». Spectacle, culture, théâtre et expression publique.

C’est un privilège rare de suivre Denis Mukwege, ce géant, au propre et au figuré, au sortir de son bloc opératoire. Il vous accueille avec sa bonhomie enveloppante et son rire sonore. Il faut l’écouter parler à ses étudiants dans un amphithéâtre bondé, transmettre, guider ces futurs docteurs ; ils ne perdent pas une miette de son discours.

Il faut le voir pencher sa grande carcasse pour recueillir les pleurs d’une femme admise à l’hôpital. Il faut entendre sa colère contre l’impunité de ces crimes, la lourdeur et l’inefficacité des organisations internationales. Une énergie, un charisme, une simplicité, un engagement. Nous sommes restés sans voix.

Le dernier jour, le docteur m’a proposé de rencontrer une jeune femme, une survivante : Tatiana Mukanire. Nous avons passé deux heures ensemble. Son récit était hallucinant. En nous quittant, elle m’a confié une grosse enveloppe, son journal, elle ne l’avait fait lire à personne. Soixante pages d’atrocités avec cette conclusion en forme d’interrogation : « Qui me demandera pardon ? ».

Sans doute personne. Car ce drame est bien enfoui au fin fond de l’Afrique. Son récit sera sans doute publié mais, non, personne ne viendra jamais demander pardon à Tatiana et à toutes ses sœurs broyées par la sauvagerie.

Alors, nous les témoins horrifiés de cet enfer, que pouvons-nous faire ? Exiger tout de suite que la communauté internationale, l’Europe, la France assurent la protection de ce docteur qui joue sa peau tous les jours. Tout de suite. C’est simple. C’est urgent. Je l’ai vu déambuler dans son hôpital protégé par un seul homme armé. Il est en danger, c’est indéniable. Son message est un appel à l’aide. Et aussi relayer, amplifier, soutenir inlassablement le combat des « survivantes » pour que leur « plus jamais » ne soit pas qu’un discours mais une victoire définitive sur la barbarie.

* ONG créée en 1967 et reconnue d’utilité publique.

HUGUES DEWAVRIN

LE FIGARO - 28 août 2020

Dr Denis Mukwege appelle les chrétiens à lutter contre toutes les oppressions

Publié le 22 juillet 2020(  Par Rédaction Réforme 

Invité par la Fédération luthérienne mondiale à l’occasion de son assemblée en 2017, le médecin et pasteur Denis Mukwege a consacré son allocution, dont voici un extrait, à un sujet qui lui est cher: lutter contre les injustices et les violences, en particulier celles dont sont victimes les femmes. Devoir chrétien, s’il en est.

Tant que notre foi sera définie par la théorie et déconnectée des réalités pratiques, nous ne saurons accomplir la mission que le Christ nous a confiée. Malgré quelques oasis de paix, bien des endroits au monde sont exposés à toutes sortes de tourments. Comment pouvons-nous célébrer la grâce de notre libération en Christ quand, autour de nous et loin de nous, des hommes et des femmes sont mutilés, emprisonnés, maintenus en esclavage sexuel, etc. ?

Je voudrais tant être optimiste concernant l’avenir du monde dans lequel nous vivons…

Mais comment me réjouir face à tant d’indifférence?

Je voudrais tant me réjouir du nombre de protestants, hommes et femmes, qui augmentent chaque jour dans mon pays et dans le monde, mais hélas, je ne le puis !

Comment me réjouir, quand la croissance du nombre des “croyants”, hommes et femmes, dans le monde se fait de façon inversement proportionnelle avec celle de l’amour et de la tolérance entre les peuples ?

Comment me réjouir quand chaque semaine, je suis confronté de façon violente aux viols avec extrêmes violences des bébés, des filles, des mères et des grands-mères ?

Comment me réjouir quand je sais pertinemment que certains décideurs économiques et politiques ferment les yeux de façon délibérée devant les atrocités dont souffrent les femmes pour préserver les intérêts de certaines multinationales qui favorisent l’exploitation des minerais de sang?

Comment me réjouir ? La Conscience de ma “libération par la grâce de Dieu” me réjouit à moitié; au contraire elle allume en moi la responsabilité par rapport à tous ceux et celles qui sont injustement maltraités.

Comment me réjouir quand je sais que de par le monde des milliers de femmes sont soumises à l’esclavage sexuel ? Le privilège d’être “libres par la grâce de Dieu”nous oblige à lutter pour celles et ceux qui sont moins libres dans ce monde.

Vous savez mieux que moi que la Réforme protestante a été l’événement déclencheur de la modernité. En effet, avant Luther, tous ceux et celles qui dénonçaient les dérives de l’Église de l’époque étaient tués. Luther s’est opposé aux pratiques de l’autorité de l’Église qui étaient contraires à la Parole et a pu survivre. 

C’est donc avec la Réforme qu’un vent nouveau de liberté et de vie va souffler sur le monde. La Parole perdue est retrouvée. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Qu’a fait l’Église protestante de cette liberté de parole ? Où est l’Église quand les droits des faibles sont bafoués ? Où est l’Église, que dit l’Église dans ces grands débats des dernières tragédies concernant l’Irak, la Syrie, le Congo? Dans beaucoup de pays, l’Église a perdu sa voix; elle est devenue muette, consensuelle et par conséquent moins prophétique.

Par définition, la mission de l’Église sur cette Terre consiste à être le sel de la terre. Elle devrait donc être, sans prétention aucune, indispensable pour manifester la présence du Royaume de Dieu sur Terre à travers la défense de la justice et la proclamation de la vérité.

L’Église doit être présente là où l’humanité souffre ; elle doit parfois quitter ses temples, ses cathédrales et ses chapelles pour aller aux côtés des sans-abri, des réfugiés, des sans-papiers et aux côtés de toutes ces catégories de personnes malheureuses qui se trouvent autour de nous. Chaque fois que l’Église a saisi la portée de sa vocation, elle a pu déplacer les montagnes. Dans le combat contre l’apartheid avec l’évêque Desmond Tutu. Les prises de position fermes des Églises, y compris de l’Église luthérienne, ont joué un rôle important dans l’abolition de l’esclavage et de l’apartheid. Votre combat contre le racisme poursuit son chemin; il n’est pas encore terminé. Mais souvent aussi l’Église a malheureusement fermé ses yeux devant ces abus par peur de représailles ou par connivence avec les pouvoirs en place.

En agissant ainsi, nous avons perdu le sens de notre appel, nous avons trahi Dieu et nous avons trahi son peuple.

L’Église d’aujourd’hui et celle de demain se trouvent devant plusieurs défis : qu’il soit climatique, qu’il soit celui relatif au terrorisme, aux migrants, aux réfugiés blessés de guerre et victimes de violence sexuelle, aux pouvoirs corrompus, surtout en Afrique, qui font et défont des constitutions à leur guise dans le but de préserver leurs intérêts au détriment de la population.

Si nous sommes du Christ, nous n’avons pas d’autre choix que de nous mettre du côté des faibles, des blessés, des réfugiés et des femmes discriminées.

Si nous sommes du Christ, nous devons parler, nous devons dénoncer le mal. Dieu a fait à l’Église le don de la parole pour qu’elle soit la voix des sans-voix, afin de libérer les captifs et les captives et espérer toujours l’avènement du Règne de Dieu. Et si notre route rencontre l’adversité, les oppositions et les persécutions, ne reculons pas, continuons notre combat pour la liberté des captifs et des captives ayant en vue les promesses du Royaume.

RÉFORME

« Protégez l'homme qui répare les femmes » 

Des députés lancent un appel en faveur du Dr Denis Mukwege

Aujourd’hui en France - 30 août 2020

La résistance est de mise avec la montée des violences et des radicalisations et les crispations identitaires

Dans les colonnes du journal LA MARSEILLAISE du 16 septembre 2020, Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et éducation, pointe du doigt la gravité de la situation présente : la démocratie est 5 fois plus en danger qu’il y a trente ans en raison de la montée des violences et des radicalisations qui sont un élément d’accélération considérable et d’autre part les crispations identitaires qui dans l’Histoire ont conduit au pire. Ce sont elles qui ont conduit à la Shoah, au génocide des Arméniens ou des Tutsi.  Donc quand une société voit les crispations identitaires prendre une place considérable dans sa vie publique, là il y a un énorme danger.  Selon l’indice, entre 1990 et 2019, les risques pour la démocratie ont été multipliées par 5.

Il faut évidemment éviter d’en arriver à un régime autoritaire en France et les résistances sont possibles. 

Après les attentats de 2015, il y a eu pendant deux ans une baisse très nette de l’indice des risques pour la démocratie, alors qu’on aurait pu imaginer un coup d’accélérateur pour l’engrenage. 

Les Français ont montré leur résistance, leur résilience et n'ont en majorité pas joué ce jeu-là. Elle a été appuyée par les positions très claires des pouvoirs publics qui ont alerté sur le risque d'amalgame, entre autres. On est maintenant dans un engrenage qui est inquiétant mais heureusement on peut lui résister grâce notamment à la prise de conscience démocratique et à l'éducation.

Faut-il assister à des drames pour voir naître une prise de conscience ?

A C : Je le crains car nous sommes dans une société tellement pressée, portée sur l’immédiat, qu'il faut parfois des électro-chocs. D'ailleurs on peut se demander si la crise de la Covid ne peut pas jouer un rôle de cet ordre dans les deux sens. C’est-à-dire d'un côté la possibilité de prendre du recul sur les grands problèmes et de l'autre habituer hélas les populations à des restrictions de liberté même si elles sont aujourd’hui nécessaires. …

Depuis quelques temps nous voyons une libération de la parole raciste et antisémite qui s'est normalisée, quelle analyse peut-on faire au niveau de la société ?

A.C. : Je pense que cela fait partie des signaux de brutalisation de la société. Il y a un moment où les sociétés deviennent plus violentes dans leurs comportements, leurs échanges et c'est un moment inquiétant.

Cela signifie que les extrémismes sont en train de l'emporter et cela nourrit les passions alors que la démocratie a besoin de raison, pour le dialogue, les échanges et même les confrontations.

La Marseillaise, 16 septembre 2020


Joshua Wong entend « résister »

HONG KONG 

L'un des visages les plus connus de la mobilisation pro-démocratie à Hong Kong. a promis hier de poursuivre la résistance, après avoir de nouveau été brièvement arrêté. 


Quoiqu’il se passe, je conti­nuerai à résister et à faire sa­voir au monde que c’est comme ça que les Hongkongais choisissent de ne pas se rendre», a déclaré aux journalistes Joshua Wong à sa sortie du commissariat. 

Son interpellation pendant quelques heures est intervenue alors que la ville est depuis fin juin l’objet d’une reprise en main musclée par Pékin, qui a imposé à sa région semi-autonome une loi très controversée. sur la sécurité nationale, en ré­ponse à l'immense mobilisa­tion populaire de 2019. 

Le militant de 23 ans a indi­qué qu'il était poursuivi pour «rassemblement illégal», en l'occurrence sa participation à une manifestation le 5octo­bre 2019 contre l'interdiction du port du masque. Avec cette décision, prise bien avant la pandémie, l'exécutif local es­pérait faciliter le travail de la police et désamorcer la contes­tation. Mais l'interdiction du port du masque, qui a depuis été jugée anticonstitutionnelle, avait en fait mis le feu aux pou­dres. L'avocat de M. Wong, Jonathan Man, a précisé qu'il avait été arrêté alors qu’il était venu pointer dans un commissariat, dans le cadre d'un con­trôle judiciaire décidé dans une autre affaire.
L.Pi. avec AFP @lamarsweb - 25 septembre 2020


Pierluigi Maccalli revient sur son temps de captivité : « Résister pour exister ! »

Pierluigi Maccalli , prêtre italien de la Société des Missions Africaines, a été libéré le 8 octobre dernier après deux années de captivité au Mali, aux côtés de Sophie Petronin, dernière otage française et Béatrice Stockly, assassinée il y a un mois par un de ses ravisseurs. Dans une interview accordée à l’Agence Fides, il revient sur son temps de détention.


« Je me suis toujours senti missionnaire même avec les pieds enchaînés. Je dirais, missionnaire du plus profond de mon cœur. »

Le prêtre commence par évoquer ce temps de captivité.

« Résister pour exister ! Telle est la devise qui m’a accompagné et donné du courage pour aller de l’avant jour après jour. Ils m’ont enlevé en pyjama et pantoufles. Je n’avais rien et j’étais vu comme un néant par ces zélotes musulmans djihadistes qui me considéraient un « kéfir » (infidèle NDT) impur et condamné à l’enfer. »

Affirmant que son seul soutien était dans la prière, il ajoute que ce « temps de silence » lui a permis de se retourner vers « l’essentiel ».

« Le désert a été un temps de grand silence, de purification, de retour aux origines et à l’essentiel. Il a constitué une opportunité pour revoir le film de ma vie qui entre désormais dans le troisième âge. Nombreuses sont les questions que je me suis posées et j’ai crié avec fougue et plainte vers Dieu : où es-Tu ? Pourquoi m’as-Tu abandonné ? Jusqu’à quand Seigneur ? Je savais et je sais que Lui existe mais je sais que Dieu peut être vu de dos. Maintenant que je suis libre, revenu chez moi, je commence à comprendre. »

Pendant sa captivité, Pierluigi Maccalli a pu obtenir une bible. Il a également pu écouter la radio, et notamment une homélie du Pape François.

« Après deux ans d’aridité spirituelle et d’absence de la Parole de Dieu, je me sens renaître et accueille ce don comme un souffle de l’Esprit Saint qui a voulu pousser les ondes radio jusque dans le Sahara. L’Evangile et les paroles du Pape, je les ai goûtées comme jamais auparavant. Ils avaient une saveur et un goût spécial dans ce contexte. »

L’homme dit avoir été bien traité.

« Plus les jours et les mois passaient et moins je craignais une conclusion tragique. Nous constituions une marchandise précieuse pour eux et c’est pour cela qu’ils nous ont toujours bien traité dans l’ensemble. […] Ils m’ont toujours respecté en général. Ma longue barbe blanche devait avoir prise sur ces jeunes imberbes qui me gardaient. Ils m’appelaient en arabe ou tamasheq « shebani » (l’ancien). J’éprouve encore beaucoup de tristesse pour ces jeunes, endoctrinés par des vidéos de propagande qu’ils écoutaient toute la journée. Ils ne savent pas ce qu’ils font ! Je n’ai pas de rancoeur envers mes ravisseurs et mes geôliers. J’ai prié pour eux et je continue à le faire. J’ai également souhaité à celui qui a géré ma dernière année de captivité, alors qu’il nous emmenait au rendez-vous de la libération, le 8 octobre dernier, ‘que Dieu nous donne de comprendre un jour que nous sommes tous frères‘. »

Là-bas, il s’est senti « missionnaire du plus profond de son coeur ».

« Je me suis toujours senti missionnaire même avec les pieds enchaînés. Je dirais, missionnaire du plus profond de mon cœur. »

M.C.

INFO CHRÉTIENNE - 16 octobre 2020

Samuel Paty  décapité pour avoir défendu la liberté d’expression devant ses élèves

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Anne Rosencher : Face à la peur, résister

Abdiquer une ou deux de nos libertés ne nous préserverait pas du terrorisme. Malgré les attentats ici et les intimidations là-bas, il faut défendre notre histoire, notre culture et nos moeurs.


En quinze jours, la France a été touchée terriblement. Après la décapitation d'un hussard de la République à Conflans-Sainte-Honorine, le terrorisme islamiste a frappé une nouvelle fois dans une église de Nice, où le sacristain et deux femmes venues prier ont été sauvagement tués. Cette attaque, perpétrée par un Tunisien de 21 ans, survient dans un contexte international antifrançais chauffé à blanc. Depuis qu'Emmanuel Macron a réaffirmé, le 21 octobre, qu'en France on continuerait de "montrer les caricatures", la colère n'a cessé d'enfler dans les pays musulmans où - des dirigeants à la foule - on prétend faire de la France l'ennemie de l'islam. Du Turc Erdogan à l'Egyptien Al-Sissi en passant par l'ancien Premier ministre malaisien - qui a justifié dans un tweet que les musulmans aient légitimement le droit de "tuer des millions de Français" -, les déclarations belliqueuses se succèdent qui enfièvrent les esprits et désignent notre nation à la fureur meurtrière d'un obscurantisme déguisé en piété offensée.  

L’EXPRESS - 1er novembre 2020


Patrick DESBOIS en appelle à l’éducation et à la résistance

Patrick Desbois, prêtre, expert des crimes de masse, de la Shoah aux Yézidis, en appelle à l’éducation et à la résistance.

…. La résistance s’apprend. … L’esprit de résistance s’acquiert, sinon on va à la catastrophe avec des discours de salon. Il faut former les jeunes d’aujourd’hui à résister. Les jeunes ont compris par exemple que le changement climatique n’était pas uniquement une histoire de fonte des glaces aux pôles mais que c’était global. Mais avec le terrorisme, des jeunes sauront peut-être tout sur le Bataclan ou l’attentat de Nice mais rien du tout sur ce qui se passe à Kaboul ou au Sahel. Or, comme on ne comprend pas que ce phénomène est mondial, c’est difficile de se mobiliser. Les musulmans, face à Daech, n’ont pas besoin qu’on leur enseigne ce qu’est l’islamisme radical puisqu’ils en sont les premières victimes. Mais nous, ici, il faut qu’on dépasse notre vision hexagonale et qu’on cesse de croire que le terrorisme et les génocides sont l’affaire des armées, des services de renseignement et de la police.

Que peut-on faire, concrètement ?

Amplifier d’abord la connaissance de cette actualité et de ce phénomène par le biais d’une instruction civique.

Apprendre en classe qu’Al-Qaida et Daech sont des organisations criminelles de masse, et d’abord criminelles contre les musulmans, est nécessaire sans que ça porte atteinte à la cohésion française.

L’être humain s’acclimate plus facilement à la barbarie quand il sait qu’il ne sera pas concerné. C’est pour ça que l’éducation est majeure. Et le devoir de mémoire, dans sa complexité, aussi.

LE JOURNAL DU DIMANCHE - le 20 décembre 2020

Les Arméniens en résistance contre des génocidaires


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